Yuval Pick aime confronter sa danse à de grandes oeuvres musicales. Pour aborder cette Partita en ré mineur de J.S. Bach, monument s’il en est, il répond aux notes tendues du violon solo par un langage orchestral dessiné pour 8 interprètes. Leurs corps en quête de sens se décentrent au point de se nourrir, par obligation d’une recherche d’équilibre nouveau, de l’autre, des autres. Ainsi, rechargeant la présence au mouvement, inventant une nécessité à la construction chorale, le chorégraphe guide force et vitalité du groupe vers une survenue de perspectives soudainement tracées. Sur les lignes de fuite, le désir d’atteindre quelque chose de plus grand se cristallisera dans cette étreinte fugace entre danse et musique.