Très souvent les gens deviennent ce qu’ils ne veulent pas être, poussés par le désir d’appartenir à une communauté, par la crainte de se sentir rejetés. Lost & Found décrit cette schizophrénie d’un individu saisi entre son désir de développement personnel et le jugement de la société. Après l’avoir créé pour le plateau, Fana Tshabalala transpose avec pertinence son solo dans d’autres espaces, glissant la phobie sous le regard direct et venu de toute part des spectateurs. Le faisceau directif des projecteurs n’intervient qu’après que le public lui-même a porté, concrètement, sa lumière sur le danseur. 20 ans après l’élection de Mandela, les sud-africains sont libres, oui, mais toujours sous les regards lourds d’usages passés.