L’illusion numérique capte la curiosité, confortant l’individu dans son isolement.
Par chance, le corps, premier outil d’appréhension et de relation au monde, ne se numérise pas encore… Gageons que l’expérience de communication holographique ne parviendra pas avant longtemps à renverser la puissance du réel scénique. En attendant sans hâte ce futur funeste, la représentation du corps demeurant un curseur de censure dans les sociétés réelles et les communautés immatérielles, la danse, vivante, se doit d’agir, politiquement, à son expression la plus plurielle.
Ils rassurent, séduisent, impactent, ou transgressent, révulsent, indiffèrent… Les artistes de la danse tissent leurs oeuvres à partir de ce que, corps et âmes, ils sont, vivent, sentent, rêvent, souhaitent. Engagés ou autocentrés, crus ou sophistiqués, hypnotiques ou bouleversants, ils ramènent sans faillir à la vérité toujours diversifiée du vivant et des corps.
Par la danse, l’essence étrangère de l’autre s’apprivoise autant qu’elle apprivoise.
Le 13e FESTIVAL DE CRÉATION QUESTION DE DANSE alterne les travaux en cours et les spectacles achevés. Les premiers sont suivis de conversations pour s’approcher au plus près des intentions esquissées ; les seconds, non, car une fois l’oeuvre aboutie, il revient à chacun de reconnaître son goût et assumer un avis.
Mais, parce qu’ils s’agitent d’esprit et d’invention, les artistes de la danse osent espérer piquer votre vraie curiosité…
Alors, curieuse, curieux, viens donc à KLAP cultiver ton vilain défaut* !
Michel Kelemenis