Quand on se retrouve entre nous chacun reprend sa place prend appui sur un texte d’Abdelmalek Sayad dans lequel l’auteur aborde la notion de migration en termes d’espaces qui se vident ou se remplissent. Quand les limites contraignent les déplacements, la crainte d’empiètement – sur son territoire ou sur sa culture – inquiète autant le groupe que l’individu. Toujours engagée sur des sujets de société, Manon Avram constate l’ambigüité cruelle du déracinement, où l’espoir vacille entre désarroi et désir d’intégration. Nourrie d’ateliers en compagnie de jeunes migrants, elle interroge avec les six interprètes : Comment, après avoir vécu les chocs, les expulsions, l’exil, la guerre…, ont-ils encore l’envie de construire, d’aimer, et surtout, de rêver ?