Dans un récit parlé-dansé superbement intitulé Le Fil, Sylvain Prunenec relate quelques événements survenus dans son parcours d’interprète, au cours de répétitions ou de représentations de pièces signées Odile Duboc, Dominique Bagouet, Trisha Brown ou Deborah Hay. De mots en mouvements, le danseur se raconte à travers les regards multiples posés sur lui par les chorégraphes, à travers les mondes qu’ils et elles lui proposent. Dans ces expériences, il se découvre, se surprend lui-même et se redéfinit sans cesse. Ce faisant, il explore sa propre nature, celle d’un corps-conscience qui résiste à la fixité (et donc à la mort), entraîné par un besoin vital d’éprouver sa place en tant qu’être vivant et en tant qu’être social, une place à la fois fragile et puissante, instable et obstinée.