S’aventurant dans le domaine de l’expressivité des corps à l’adolescence. La chair de l’objet développe deux récits, en duo puis en trio, à partir du dialogue que David Drouard entretient avec des collégiens et lycéens autour de la question de l’identité et de l’altérité. En écho de la phrase la plus célèbre d’Arthur Rimbaud, Je est un autre, le chorégraphe anime deux silhouettes dépourvues de visages, d’expressions, de couleurs de peau, d’âges, d’origines ethniques. Parées d’un masque intégral symbole du corps sécurisé, un zentaï, elles explorent ce qui subsiste en organicité, en vivant, en singularité et en relations sociales. Le trio, ou individu à trois têtes, déplace dans un ailleurs lointain : il agit en métaphore de l’exploration d’un futur qui peut être celui de l’esprit comme d’un paysage ou d’un espace, par trois personnalités à la fois fusionnelles et distinctes. Les notions d’avatar et de jeu de rôles supports de l’écriture de l’ensemble de la pièce, invitent à l’invention personnelle à être qui l’on veut, à partir de soi.