Karoshi, Animal laborans est une pièce « en travail » où l’acharnement à produire sous l’injonction d’une structure supérieure ne permet, aux corps en présence, rien d’autre que de s’étranger à eux-mêmes jusqu’à un point limite de désagrégation, une course inutile vers l’absence de soi, vers une déshumanisation productiviste au détriment d’un ouvrage peut-être plus juste, celui de sa propre existence : un thème essentiel de l’aventure Dodescaden.
L’espace du plateau est pensé comme une structure (matrice) globale liée à la notion de travail où les interprètes sont placés dans la contrainte initiale de faire et produire à tout prix. L’idée directrice dans la mise en place d’un espace multimédia est de récupérer toute la production, tout le travail, tout le « labeur » des interprètes et de le réinjecter dans le « système », à la manière d’une entreprise qui récupère, traite et transforme la matière première. Avec comme support le logiciel Pure Data, Allister Sinclair et Fred Pinault, plasticiens son et lumière connectent un plateau sous surveillance, sous contrainte, optimisé.