D’un vécu que l’occidental soupçonne sans connaître, le syrien transfuge, Mithkal Alzghair, fait création en solo. J’ai testé physiquement l’urgence du déplacement contraint, l’évasion, l’attente avant le départ, l’exil… Quitter un territoire construit par l’ensemble d’une communauté, dont je faisais partie, c’est aussi quitter des habitudes, des relations, des engagements. Que serait le mouvement s’il n’était pas volontaire? Quel est ce corps forcé de se mouvoir, ou parfois, aussi, de rester immobile ? Comment se situer après un DEPLACEMENT imposant de tout reconstruire, de se créer une nouvelle identité, pour peut-être devoir la quitter à nouveau ? Le solo évoque un processus permanent de construction et de déconstruction.