Chorégraphe, performeur et plasticien, Steven Cohen se présente ainsi : juif, blanc, homosexuel, sud-africain. Il développe une oeuvre intime, provocante, toujours sensible et finement politique. Son corps demeure le lieu engagé et principal de son oeuvre.
« Quand j’ai dit à Nomsa, ma nounou-mère adoptive de 96 ans, qu’Elu était mort, et lui ai demandé comment je pourrais continuer ma vie sans lui, elle m’a dit « Mets ton coeur sous tes pieds… et marche ! » Elu est sorti des entrailles vénéneuses du patriarcat, aux grandes heures de l’Apartheid, dans une Afrique du Sud raciste et homophobe. Dès l’âge de 5 ans, il a supplié d’étudier la danse classique, et il a été maltraité pour cela. Mais il n’a jamais cessé d’insister, jusqu’à une tentative de suicide à 11 ans. Là seulement ses parents ont accepté, sinon il aurait péri de ne pas danser. Ce travail est l’expression de l’acceptation de mon destin, qui est de ne pas mourir auprès d’Elu, une expérimentation sur la culpabilité du survivant, dans cet effort de garder en vie mon coeur brisé, ainsi qu’un hommage rendu à nos vies précaires mais si richement dansées. »
Steven Cohen
Attention ! Le couple d’artistes en marge débarque, l’un est mort, l’autre vit pour deux.