Camille Mutel pare de grâce japonaise la rudesse d’anciennes pratiques païennes sardes de cohésion communautaire. Performance rituelle plutôt que spectacle, Animaux de béance se souvient de la légende de l’argia, araignée dont le venin provoque une douleur intolérable suivie d’une impossibilité à entrer en relation. Un fil suffit à symboliser le mal comme le remède par lequel la communauté rappelle à elle la victime. Pas de narration, mais la succession rugueuse de 3 piqûres, 3 crises sollicitant l’animalité de chaque interprète entre voix et corps dans un cérémonial où dialoguent nudités et costumes.