Dans un vide indéfini, un être cosmique, de genre incertain, se berce doucement sur une balançoire. Front large, ventre gonflé par un enfant ou seulement des idées. Omnipotent et toujours là, depuis l’avant du commencement. Immortel et sans repos. Dans une danse peuplée d’ombres et de masques, Euripides Laskaridis conjugue mythologies et actualités, tragédie et comédie. Il s’attaque aux divinités antérieures aux dieux et déesses de l’Olympe pour jeter du rire dans le trouble. Ses personnages anthropomorphes monstrueux arborent des prothèses disproportionnées, affichant formes girondes et sensualités déroutantes. D’absurde en démesure, pulvérisant le ridicule à force de s’y frotter jusqu’à l’ironie, l’artiste grec fait naître une performance ensorceleuse qui s’offre en miroir au monde d’aujourd’hui. Enfants terribles du chaos primordial, ses Titans exultent dans un désordre scénique réjouissant.