Cette lecture de La Barbe bleue pourrait précéder ou suivre celle de Charles Perrault. Par la grâce d’une inversion des genres, car chez Michel Kelemenis le héros est femme, le destin fini que délivre le texte originel s’ouvre à une alternance infinie. Le renouvellement du cycle des 7 partenaires successifs semble offrir au conte rien moins que l’éternité. Le tourbillon musical de Christian Zanési & Philippe Hersant enveloppe dans une brume incessante des silhouettes fantomatiques, trempées dans l’orichalque par le costumier Christian Burle et le luminariste Jean-Bastien Nehr. Cruauté, noirceur, ambiguïté... Les 8 danseurs accostent la porte interdite.