« Debussyste de cœur, j’aime la musique d’Henri Dutilleux pour son ouverture spatiale tout autant que pour son détail. Cette qualité invite à interroger à chaque instant l’équilibre qui permettra à la danse comme à la musique d’exister pleinement, en indépendance mais sans refus de l’autre, peut-être même au service de l’autre. Sur ce magnifique concerto pour violoncelle et orchestre intitulé Tout un Monde lointain, j’appuie l’idée de la quête d’un être vers un autre être, inconnu. Si la forme n’est pas narrative, en revanche, l’hypothèse, la découverte, le frémissement, le rapprochement puis enfin la rencontre, proposent autant de prétextes à écrire les danses. Elles sont autant de forêts à parcourir, de fleuves à traverser ou de vacarmes visuels à abstraire, pour que l’un·e s’approche, progressivement, patiemment, de l’autre.
L’autre… Ce monde lointain, origine du premier mouvement, est source de rêverie, de désir ou de conquête. De fougue en étirements, de finesse en densité, les volutes de sons percutent les traits et les élans de la danse, pour figurer un état d’âme partagé entre espérance et inquiétude. Les dix-sept interprètes balancent entre plénitude du corps et détails minimalistes, entre graphisme et intériorité, telle une méditation au fil d’un voyage vers la lumière…
Jouant d’un noir profond, LOIN TAIN apparaît comme un espace de prédilection pour les jeux de reflets, de profondeurs, de matières, de transparences et de lumières, caractéristiques du scénographe Bruno de Lavenère, magnifiés en un écho-hommage à l’oeuvre peint de Pierre Soulages. »
— Michel Kelemenis
Aritcle de Cléopold pour Les Balletonautes
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Article de Jean-Frédéric Saumont pour Danses avec la plume
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