VERSUS de Michel Kelemenis se présente comme un duo pour quatre interprètes. Le protagoniste principal est le désir, son avènement, sa chute, alors que les couples renouvelés de danseurs et danseuses se succèdent pour en multiplier de possibles incarnations. L’exploration s’intéresse aux états de corps plutôt qu’à une narration. Que glisser d’approche, d’abandon, de fougue, de consumation, de langueur, d’ambiguïté ou d’évidence, mais aussi de refus, de rejet, de violence, d’emprise ou de jalousie, qui puisse nourrir de substance une composition de l’ébranlement amoureux ? De ravissement en rapt, la pièce s’écoule alors que changent les partenaires d’émoi, chacun·e figurant pour chaque autre un imaginaire plutôt qu’une réalité. Une dimension musicale unique, pop et sexy, artificiellement éternisée pour devenir un moment suspendu arraché à l’écoulement du temps, chauffe cet espace d’intimité partagée. Dans la langueur de la boucle sonore se glisse du hors champ. Dans le hors champ s’immisce le trouble…