Après le duo L’homme, la femme et George, hommage au cinéma chorégraphique et musical américain, Michel Kelemenis prolonge son incursion dans l’univers teinté d’humour et de romantisme de la comédie musicale : il y trouve le point d’appui d’une forme intervalle entre animation et spectacle, Le prétexte à danser.
C’est un prétexte pour dire certains des aspects qui fondent le goût et les enjeux de sa danse.
C’est aussi le prétexte à une conversation entre le chorégraphe et ses danseurs, entre les artistes et les spectateurs : après 45 minutes de représentation, la parole leur est donnée.
“Un temps de répétition est donné pendant lequel le chorégraphe dit aux danseurs qui l’accompagnent les sources qui le conduisent à tel choix ou tel autre. À travers quelques segments dansés plusieurs fois, apparaît l’alternance entre l’abstraction du geste du danseur et l’intention, le regard, l’approche, le peu de choses qui soudainement donne le sens d’une rencontre.”
Michel Kelemenis
janv.2001
À l’origine : un hommage à l’auteur de "The Man I love", utilisé comme matière à un programme pédagogique. Le chorégraphe explique sa danse avant que ses interprètes ne livrent une triple interprétation du standard. Mais ici, dans les fastes du velours cramoisi, ombres chinoises en arrière-plan, la démonstration devenait un hommage nostalgique au "musical", si tant est que cette pièce, expliquant comment elle s’est faite, reprend le mode de fonctionnement des grandes œuvres de Broadway qui ne sont jamais qu’un immense "making of" attendri.
déc.2000
Le trio de Kelemenis se veut un hommage aux comédies musicales américaines sur fond de partition de Gershwin. Et en même temps un acte pédagogique d’apprentissage de la danse. Michel Kelemenis a la manière d’une répétition publique, commente, ajuste, exécute lui-même les gestes préparatoires d’un duo offert à la fin par Séverine Bauvais et Christophe Le Blay. Pose, baisers, regards, toute la complexité de la danse et du geste passe par ces jeux d’ombre et de lumière entre démonstration et exercices de styles.
janv.2000
Le prétexte à danser suit les traces d’une précédente création, hommage espiègle et sensible à l’univers de la comédie musicale américaine et à l’un de ses inspirateurs les plus prolifiques, George Gershwin.
Alors le corps s’amuse à simuler l’ébauche du mouvement, la chorégraphie à révéler quelques-unes de ses intentions, les poses à ménager de fugaces réflexions…
Délicieux moment d’où s’échappent le plaisir des danseurs et quelques-uns des secrets de la danse dont Kelemenis se garde bien de déflorer entièrement le mystère.