Le 1er jeu de mot de Paires câlines -percaline- est un coup de chapeau à Dominique Fabrègue, l’une des costumières les plus inventives, rencontrée chez Bagouet. L’on songe aussi à "couples câlins". Sans doute la danse généreuse que souhaite Michel Kelemenis dans ce pas de quatre garde-t-elle la tendresse naturelle qui coule en lui. Mais, s’il s’agit bien de duos, la répartition : 1 fille, 3 garçons, exclut la banalité de couples caressants et la pièce tisse 3 moments privilégiés avec chacun des invités du chorégraphe, colorés selon leurs personnalités particulières. La musique de Madame Miniature liée à Gilles Grand à travers Canope, studio de production électro-acoustique, et un texte commandé à Claude Moureau-Bondy, assurent également la continuité de la démarche. "Une chose m’intéresse, celle qui avance", écrit Michel Kelemenis.
Paires câlines roule sur l’autoroute de l’invention. Vite avec ordre, mesure, sérénité. Michel Kelemenis va visiter de nouvelles qualités de mouvement, sans oublier de renifler le fenouil du talus si l’occasion le permet.
Bernadette Bonis
juil.1992
Comment monter son 1er programme, en prenant son temps, à la manière d’un écrivain qui rassemble d’abord ses notes, Michel Kelemenis réunit "une source d’information autour de la dynamique, d’un geste d’un phrasé, d’une entrée… une source de concentration nécessaire à laquelle je me réfère devant la perdition des danseurs ! Cela n’a rien à voir avec l’idée d’un thème. Seul m’intéresse le geste, un vocabulaire riche et la création de manière chorégraphique." Façon de forger la naissance d’un style et l’affirmation d’un style.