"Le Théâtre contemporain de la danse (TCD) s’apprête à lancer une Année de la danse de France en fanfare. 4000 spectateurs sont au rendez-vous d’une soirée exceptionnelle qui rassemble la fine fleur de la création chorégraphique contemporaine sur la scène du Zénith de Paris. La compagnie est juste créée, et je répète dans les studios de la Ménagerie de verre.
Venue du Japon, la milliardaire rose Masako Ohya, extraordinaire mécène de la danse classique aujourd’hui disparue, souhaite en contrepartie de sa participation financière à la soirée, que la danseuse soliste du Ballet d’Osaka doit être de la fête.
C’est dans ce contexte qu’à 1 semaine de l’événement, je rencontre la belle et talentueuse Katsue Hirochi, avec laquelle nous danserons un bref duo, et demande au compositeur Gilles Grand de créer 4 minutes de musique.
Le titre de la pièce Ton bâton sur ma tête dévoile ce que fût ma surprise à l’annonce de la commande. Elle met en scène une course poursuite effrénée sur les sons explosifs des cylindres en V de la moto du compositeur."
Michel Kelemenis, automne 1987
1987
4 minutes d’un pur délice visuel. Si Kelemenis danse sur les traces de Dominique Bagouet, il retourne néanmoins dans le champ d’une abstraction atone, jouant sur le dysfonctionnement des comptes et la symétrie. N’excluant jamais l’humour, la bande son de Gilles Grand déclinait, en de savantes imbrications, les cliquetis perlés ou massifs de moteurs d’automobiles, cependant qu’avec Katsue Hirochi, Kelemenis s’attachait à d’autres propulsions, d’autres connexions. Raffiné et sans prétention, Ton bâton sur ma tête est cependant plus qu’un simple coup.