Kiki la rose est, en février 1998, le troisième solo que consacre Kelemenis au danseur russe Nijinski. Créée aux Hivernales d’Avignon, la pièce s’inspire très inhabituellement des mots de Théophile Gautier, reprenant ça ou là le port de bras célèbre du danseur russe dans l’historique Spectre de la rose. Brève, elle ne trouve pas sa place dans le répertoire de la compagnie.
Le mois suivant, en tournée en Afrique du sud avec le Ballet du Grand Théâtre de Genève qui représente sa pièce pour 17 danseurs Tout un monde lointain, le chorégraphe danse en studio pour les artistes du Ballet son tout nouveau solo. L’enthousiasme est tel qu’il est aussitôt décidé de son entrée au répertoire de la compagnie suisse, sans discontinuité depuis.
Le danseur étoile Eric Vu An interprète Kiki la rose en mars 2004 sur la scène du Palais Garnier, en cadeau et en hommage à Claude Bessy. Il le danse depuis régulièrement.
fév.1998
Canaillou sous ses airs d’enfant sage endimanché, Michel Kelemenis jette son paquet-cadeau comme un gosse lance son pétard : variation maligne sur le port de bras Vaslav Nijinski dans Le Spectre, son Kiki la rose ne se prend pas les pieds dans le tapis. Pas d’acte de béatitude, mais un numéro de danse bondissante, toute en angles vifs, coups de reins et humeurs. A peine a-t-il posé ses 2 bras en couronne qu’il s’ébroue en un clin d’œil. Notre effronté a la pudeur de ses sentiments. Dix ans après son Faune Fomitch bien sérieux, il pirouette avec son élégance habituelle.