Transportée par la Danse de la Sorcière, chef-d’œuvre de l’étrangeté tout en contorsion torturée de Mary Wigman, Joy Alpuerto Ritter met en fusion ses héritages culturels et son actualité de femme parcourant le monde. Dans un solo de 30 minutes, elle distille des racines de culture philippine et de danse classique qu’elle amalgame au vocabulaire du hip-hop et du voguing. Par la fascination d’un jeu de métamorphose où l’humain semble le disputer à l’animal et réciproquement, la chorégraphe au parcours international remarquable convoque et réinvente les pratiques mystiques de la femme faite sorcière. Avec BABAE, elle interroge, par l’exploration sensuelle de son propre corps, les forces et les liens entre rituel et pouvoir.