Habiter, c’est se fondre charnellement dans la topographie d’un lieu : mais qu’est-ce qu’un lieu ? Lieux perdus ou à réinventer, non-lieux pleins de signes et vides de sens, hors-lieux confinés aux frontières... Sur scène, un assemblage de plaques de carton rigide figure une possible succession d’espaces et de constructions, symboliques, utopiques ou réels, emboités les uns aux autres. Construire, déconstruire, reconstruire des paysages et des lieux, des territoires qui parlent de la manière dont l’homme habite le monde. La danse des six interprètes de Barbara Amar s’y déploie en gestes précis et répétitifs multipliant les figures dans l’espace, pour établir un dialogue entre corps et matière, entre geste et objet. L’écriture chorégraphique d’À bords perdus explore ce corps outil, bâtisseur, qui éprouve et subit les rapports de forces, d’équilibres et de déséquilibres.