Ayta signifie cri ou appel en dialecte marocain. Il s'agit aussi d'un genre musical et poétique ancestral qui a rythmé la vie de populations rurales au Maroc dans différentes occasions de célébration. Il se présente comme un catalyseur des émotions et des aspirations sociales communautaires, exaltant la liberté et la quête de la justice. Ici, Ayta se veut être cri de protestation, un appel à la résistance exprimé à travers les corps de six femmes. Elles s’assemblent en une unique entité en dépassement de soi, tentant d'opposer une sorte de verticalité corporelle à l'altération et à la déformation que subissent leurs corps. Elles repoussent le sol, se redressent, retrouvent la ligne verticale et à travers elle, enfin, l’élévation. Les interprètes luttent contre l’oppression physique et symbolique, contre tout système qui chercherait à les plier. Avec elles, Youness Aboulakoul livre une performance qui rend un hommage à la force brute et viscérale de la vie.