Wonderland

Tout est possible en Wonderland, espace enchanté et cauchemardesque où cruauté, absurde et désir règnent en souverains… Les émancipations de l’enfance et les aventures du corps aussi. Par le biais du personnage d’Alice, Lewis Caroll démontre l’habileté de l’enfant à transformer le monde, dans le rêve comme dans l’éveil, dans l’action comme dans l’ennui et dans le bonheur comme dans la crainte. Sous cette inspiration, dans la plus abstraite des boites blanches, les deux interprètes de Sylvain Huc dénudent l’exubérance du conte en tenant à distance la narration pour laisser la danse ne raconter rien d’autre que sa propre énigme. Dans un monde illogique où l’on se perd, se découvrent d’autres jeux, de nouveaux gestes entre lumière, couleurs et sons. Le foisonnement des formes, d’évocations en suggestions, convoque l’imaginaire et invite à s’approprier l’œuvre, ses incertitudes, ses contradictions et ses faux-semblants. Wonderland est l’environnement lumineux d’Alice ; couleurs palpables qui ne laissent pas la rétine intacte, tout comme on ne ressort pas indemne du pays des merveilles.

Interview de Sylvain Huc accordée au Théâtre Massalia :

TM - Quel est le point de départ de ce spectacle ?

SH - Je suis parti de la rencontre de deux artistes et leurs œuvres diamétralement opposés. Lewis Carroll avec Alice au pays des merveilles se confronte avec James Turrell et ses installations lumineuses. L’un embarque avec ses mots le lecteur dans un univers totalement décalé, l’autre inonde l’œil des spectateurs avec de pures sensations de lumières dans une démarche plastique.

- Un voyage ?

- Celui qui fait oublier l’espace et le temps, donc un voyage hors du voyage.

- Vous êtes plutôt couleur pastel ou fluo ?

- Fluo, définitivement.

- Brunch ou Tea time ?

- Tea time, car Alice est so British !

- Si le spectacle était un son ?

- Un vrombissement sourd, qui arrive par-dessous.

- Vous préférez être trop grand ou trop petit ?

- Trop petit, car le monde est plus grand !

- Si la scène était une page blanche, quel serait le premier mot ?

- Nous

- Quelle question souhaiteriez-vous poser aux enfants ?

- Quel corps aimerais-tu être ?

- Quelle idée bouillonne en ce moment ?

- Une idée, celle de la disparition.

Attention, des effets stroboscopiques sont utilisés pendant le spectacle.