Sur des marches, un groupe attend. Au loin, se devine un chant. Autour, le temps n’existe plus. L’espace, multiple, pourrait très bien être un quai de gare, le fronton d’un hôpital ou l’entrée d’une maison. Les êtres présents mettent sur pause la frénésie du monde. Yohan Vallée interroge : dans une société de l’instantané, de l’immédiateté aliénante, qu’est-ce qu’attendre ? Quelle place occupe l’attente dans notre quotidien ? Comment s’immisce-t-elle dans notre rapport à l’autre, à nous-même ? Dans Abwarten, littéralement l’attente de rien, cinq interprètes laissent surgir l’émulsion d’une communauté dans l’attente d’un évènement, d’un instant. Ou bien de rien. Il se dessine à la fois la tension d’un groupe qui avance, qui tend vers un ailleurs, et les individualités qui, vibrantes, interfèrent et explorent leurs routes intimes.