Les Anges bandent-ils ? est une performance et un récit d’archives que Théophylle Dcx traite depuis l’angle de sa séropositivité. L’artiste tente d’y rendre visibles des récits dispersés. À l’image de la charge virale dans le sang, il note que certaines survies et mémoires sont rendues indétectables, la société ne laissant pas suffisamment de place à leur douleur ou à leur lutte : il interroge les mécanismes systémiques qui légitiment certains combats aux dépens d’autres qu’ils invisibilisent. Au travers de musiques populaires dont les échos résonnent encore, et de son sentiment de vivre un temps à la fois pré-apocalyptique et post-apocalyptique, l’artiste questionne : et si catastrophe il y a, alors qui survit ? Inventant les généalogies dans lesquelles il s’inscrit, et célébrant ses daddys, inconnus décédés du sida auxquels il rend hommage, sa performance, marquée par l’urgence et le désir de vivre, devient un vecteur de transmission du désir, porteur d’espoir et de résilience.