La dernière création de Rebecca Journo repose sur le lien privilégié qu’elle entretient avec Mathieu Bonnafous, le compositeur avec lequel elle travaille depuis son premier projet. Toujours habitée par une relation forte, riche et directe entre mouvement et son, la chorégraphe explore un travail d’assemblage avec l’intention de toujours augmenter la charge sensorielle et expressive contenue dans ce que l’on entend et ce que l’on voit. Il s’agit là d’inventer un langage hybride basé sur cette trans-sensorialité où la technique du son se met au service de la perception du mouvement et vice et versa. Inspiré de l’expérience cinématographique et des écrits de Michel Chion, ce langage se construit par la synchronisation de matières sonores et visuelles/chorégraphiques. En somme, ici s’élabore un troisième médium naissant de ce phénomène d’association constante qu’on nomme image-son, comme au cinéma. Bruitage part à la recherche de musicalités singulières, générant tout un panel de sensations à traduire par le geste et l’état de corps. Entre réalisme, hyperréalisme, surréalisme et abstraction totale, des associations aussi évidentes que surprenantes surgissent alors.