Stimmlos joue de distance et d’empathie avec une toile de fond laissant sourdre le viscéral. Le chorégraphe s’élance à la recherche de l’essence d’une émotion. Il interroge : quelle danse opposer, aujourd’hui, à la puissance du Romantisme ?
D’après Arthur Perole, la danse a ce pouvoir fascinant de concrétiser l’ivresse des passions. C’est dans cette perspective que le Romantisme, et les sujets qui y sont rattachés tels que l’amour, la mort et le fantastique, apparaissent comme un outil de recherche chorégraphique. Mon choix se porte sur Wagner parce que ce qui émane de sa musique, un romantisme exalté tendant parfois à la démesure, peut être relié à une esthétique que je cherche à explorer. En lisant Les Fleurs du Mal, l’air des préludes de Wagner s’est inscrit en toile de fond des poèmes de Baudelaire, les deux oeuvres s’assemblant dans une même esthétique funeste et mélancolique. Paradoxalement, je veux dénuer le corps de toute humanité pour ne laisser jaillir que l’essence d’une émotion que l’humain se serait empressé d’interpréter… Cinq danseurs apparaîtront comme des êtres impalpables, des revenants venus nous parler du temps…