Sur scène, la surface symbolisée d’un tissu social complexe, clivant et déstabilisant, arase le statut d’individus jusqu’à ce qu’ils ne soient que corps.
Dans un espace transitoire et d’errance, deux corps désarmés par l’exclusion et la précarité tentent de retrouver un équilibre dans une renégociation permanente de territoire. Ces corps, laurence Maillot et Jérémy Demesmaeker les engagent dans une danse de l’état. Ils passent du statut d’individus à celui de corps jetables dans un lent processus de déshumanisation.
Au long de leur projet, à l’écoute d’un monde inégalitaire et tendu, le processus de création entraîne les deux artistes à travers les remous de recherches radicales, écartant parfois ce qui devient trop stable pour ne pas perdre le fil du péril. Au terme, leur propre mise en jeu scénique entre en résonance profonde avec le propos politique et urbain de ces Rues intérieures.