Depuis son solo Aaleef, Taoufiq Izeddiou inscrit sa présence, sa perméabilité au monde sur tous les plateaux de la planète, et chaque spectacle gagne en puissance, en densité : Jadibia, Rêv’illusion, En alerte… Sa nouvelle création inspirée de l’univers du peintre colombien Botero prend les corps à bras-le-corps, de préférence les formes opulentes. Hors normalité pour certaines cultures, beaux pour d’autres, ces corps-masses dansent loin des images convenues des défilés de mode ou des plateaux de danse contemporaine… Avec sa compagnie Anania implantée à Aix-en-Provence, le chorégraphe creuse un sillon singulier entre attraction et répulsion, entre normalité et marginalité. Il renverse les codes, tord le cou aux diktats, écrit ses propres règles avec les performeurs dont les mouvements génèrent une palette de sons amplifiés jusqu’à composer une partition de Botero en Orient.